Injection, vaccin, prise de sang… Autant d’opérations bénignes qui sont inenvisageables pour les personnes dont la simple vue d’une seringue fait tourner de l’œil. Environ 10% de la population aurait une phobie des procédures médicales impliquant l’utilisation d’aiguilles. On appelle cette peur la trypanophobie.
La trypanophobie n’a été reconnue comme phobie spécifique par le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) qu’en 1994. Le trouble est généralement appelé “phobie de l’aiguille” par la population mais est pourtant spécifique aux aiguilles médicales. Il est à distinguer de la bélonéphobie, qui est une crainte plus générale d’aiguilles non médicales.
D’où vient cette phobie et comment se traduit-elle lors d’une visite chez le médecin ? Explications en vidéo.
Des alternatives aux piqûres pour les trypanophobes
Depuis quelques années, de nombreux chercheurs et universités se lancent dans la conception de nouvelles technologies. Leur but : développer des appareils qui permettront de rendre ces interventions médicales plus pratiques et plus commodes pour les patients.
Avec l’aide d’une université américaine, la société Tasso Inc. a mis au point un appareil qui extrait le sang par capillarité. De la taille d’une balle de ping-pong, l’appareil s’applique contre la peau telle une ventouse. Mais au lieu d’extraire le sang des veines, ce petit aspirateur récolte le sang des vaisseaux sanguins microscopiques appelés capillaires. Si la grosse aiguille disparaît, il faut pourtant passer la barrière cutanée. Pour ce faire, ce sont 30 micro-aiguilles “de l’épaisseur d’un cil” qui percent à la vitesse de “100 000 mètres par seconde”, avant de se rétracter.
D’autres entreprises adoptent une approche différente et développent des dispositifs sans aiguille appelés injecteurs à jet. Cette méthode existait déjà dans les années 60 mais s’est avérée plus douloureuse que les technologies actuelles. Remis au goût du jour, ces appareils utilisent un flux de fluide injecté à haute pression sous la peau. Ils fonctionnent avec un gaz sous pression qui propulse le médicament à travers la peau via des jets à plus de 500 km/h. La douleur ressentie était semblable à celle d’un petit élastique claquant sur la peau.