Lorsque le bourgmestre de Bruxelles leur demande leur consentement, il répond « Non peut-être ! », elle répond « Non ! » tout court… Sachant pertinemment que lorsqu’une femme répond “non”, cela veut souvent dire “oui”, ils finissent tout de même par s’épouser pour le meilleur et pour le rire ! “Ils s’aiment une fois” est une création Made in Belgium qui revisite la célèbre pièce du duo Laroque/ Palmade. Françoise de Paeuw y joue le rôle de Monique Ceulemans. Rencontre avec une comédienne pétillante.
Vêtue d’un tailleur gris, c’est chez elle, dans sa maison de maître située à Koekelberg, que nous accueille Françoise de Paeuw, alias « Zeze » pour les intimes. Les photos de famille, le feu de bois et son chien Prada… tous les ingrédients sont réunis pour une ambiance chaleureuse. Apprenons à faire connaissance autour d’une baguette et d’un peu de charcuterie.
Née à Léopoldville, au Rwanda, Françoise est une grande blonde aux yeux bleus. Sa coupe au carré témoigne de son professionnalisme exemplaire. Agée de 55 ans, ses sourcils finement dessinés au crayon et son petit grain de beauté situé au-dessus de sa lèvre supérieure droite certifient le fait que cette femme paraît plus jeune que son âge. « La plupart des gens ne me croient pas quand je leur dis que je suis déjà grand-mère », s’exclame-t-elle. Drôle, extravertie et très bavarde, il est impossible de ne pas de se laisser charmer par ses propos.
Ils s’aiment une fois
« Françoise de Paeuw est ma partenaire depuis plus de dix ans et je ne compte plus les fous rires qu’on a pu avoir ensemble ! Zeze est drôle et très créative. Elle amène souvent de bonnes idées lors de la mise en scène de nos spectacles », déclare Maxime Thierry, son partenaire avec qui elle partage la scène depuis plusieurs années déjà.
« Ils s’aiment une fois » est une série de sketches qui raconte différentes aventures de la vie à deux. Avec l’accent bruxellois, ce peye et cette meye nous livrent un spectacle tout simplement hilarant. « Je trouve cette pièce drôle à mourir ! » témoigne la comédienne. « Notre accent est tout simplement tru-cu-lent ! »
Jouée il y a quelques années au Cirque Royal de Bruxelles, cette pièce avait remporté un franc succès auprès du public belge. C’est pourquoi les deux comédiens entament à nouveau une série de spectacles au Fou rire, à Anderlecht.
La scène pour revivre
Comédienne de métier, Françoise se produit la plupart du temps sur scène entre six et sept fois par semaine. Ces dernières années ont été difficiles ; elle a connu de nombreux passages à vide. La scène représente, pour elle, un réel endroit d’évasion. « Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’à chaque fois que je monte sur scène, j’ai l’impression de ressusciter. C’est ma manière de guérir parce que j’ai l’occasion de m’évader complètement. »
De la danse au théâtre, il n’y a qu’un entrechat
A l’origine, Françoise était danseuse classique. A l’époque, elle avait même ouvert une école de danse, qu’elle a remise depuis lors, pour pouvoir pleinement se consacrer à sa nouvelle passion : le théâtre.
Admise au Conservatoire de Bruxelles en 1983 , c’est avec un air tristounet qu’elle confie qu’elle avait toujours pensé être une comédienne dramatique. Mais son entourage, lui, n’est pas de cet avis : « Zeze, tu dois, l’accepter, tu es une comique ! »
Un one-woman show ? Non, merci !
Bien que Françoise aime assister aux one-man shows de ses collègues, elle n’a aucune envie de se lancer dans cette aventure solitaire. « Attendre seule dans la loge, monter seule sur scène, je ne pourrais pas le supporter. »
Pourtant, la plupart de ses amis la verraient bien seule en stand-up. C’est pourquoi, il y a quelques années, elle avait commencé à prendre la plume pour écrire son propre one-woman show intitulé « Adieu biberon, bonjour emmerdes ». Ce projet n’a pas encore vu le jour. Mais, qui sait ; d’ici quelques mois, nous aurons peut-être l’occasion d’aller l’applaudir, seule en scène.
Dans quelques semaines, Françoise passera aussi un casting en France pour la pièce de théâtre « Les monologues du Vagin ». « C’est un texte magnifique », confie-t-elle avec enthousiasme. Nous ne pouvons que lui souhaiter « Bonne m…. ! » Il paraît que c’est l’usage dans le métier.
Portrait réalisé par Rachel Peeters
Infos pratiques :
Ils s’aiment une fois au Fou Rire
Rue des Deux Gares, 124b, 1070 Anderlecht
Tél. : 070-660.601
Le 6 mai et le 3 juin 2015 à 20 h 15