L’accusation d’un chauffeur Uber dans une affaire de viol à New Delhi a alimenté une nouvelle polémique autour de cette société de services controversée: les critères d’admission en tant que chauffeur sont-ils suffisants pour garantir la sécurité des usagers ?
Deux types de services distincts
Il faut tout d’abord distinguer les deux types d’activités qu’exerce la société américaine. Les services UberX et Berline ne sont pas implantés en Belgique et font appel à des chauffeurs professionnels indépendants. Ceux-ci, détenteurs d’une licence, travaillaient à leur compte et ont rejoint Uber pour dynamiser leur demande. Le service UberPOP, quant à lui, met en relation les usagers avec des chauffeurs non-professionnels via une application smartphone. Dans le cas de l’Inde, un chauffeur professionnel a été inquiété dans le cadre d’une affaire de viol. La procédure indienne pour obtenir une licence de chauffeur de taxi ne nécessite pas de contrôle des antécédents judiciaires, ce qui augmente les risques de tomber sur des chauffeurs malintentionnés. Uber collabore désormais avec le gouvernement indien pour renforcer le contrôle des chauffeurs et améliorer la sécurité de ses passagers là-bas.
Une sécurité contrôlée, une image de qualité à garder
En Belgique, seul le réseau UberPop est – sous réserve d’une fermeture ordonnée par la Justice – implanté. Les chauffeurs sont donc des particuliers qui proposent de mettre leur voiture à disposition des utilisateurs de l’application. L’admission de nouveaux chauffeurs dans le réseau est soumise à des contrôles scrupuleux. Contacté par téléphone, Filip Nuytemans, General Manager d’Uber en Belgique, explique les trois étapes de cette procédure d’admission.
À la fin de la troisième étape, le nouveau chauffeur se voit prêter un smartphone avec l’application qui lui permettra de consulter les différentes commandes de courses et de prendre en charge les usagers. Une garantie de 100€ est prélevée en deux fois sur ses premières courses.
Didier (nom d’emprunt) est marié et père de trois enfants. Depuis juin dernier, il fait partie du réseau UberPOP français en tant que chauffeur. Peu occupé par sa profession d’agent commercial, il passe son temps libre à conduire des usagers. En à peine 6 mois, il affiche déjà 1.500 courses à son actif. Cette activité complémentaire lui permet d’amortir les frais de sa voiture, mais pas de gagner beaucoup d’argent. Selon lui, le système Uber est bien pensé et ne présente aucun risque. Il explique comment se déroule une course avec l’application.
« Lorsqu’un usager commande un Uber, il reçoit une photo du chauffeur qui va le prendre en charge ainsi que son nom, son numéro de téléphone et l’immatriculation de sa voiture. Il sait donc à l’avance qui doit le conduire, il n’y a pas d’erreur possible. Le chauffeur, lui, reçoit le nom de la personne qui a commandé la course et son numéro de téléphone. Il y a souvent des échanges de SMS avant la course pour savoir où il se trouve exactement.»
L’application met également à disposition des usagers un système de cotation des chauffeurs, explique-t-il : « Si vous avez une bonne note, les responsables vous laissent tranquille. Par contre si vous gardez une mauvaise note pendant un certain temps, ils vous convoquent et vous laissent un délai pour rattraper la moyenne. Passé ce délai, si la note n’est pas meilleure, vous êtes viré. » Cette sévérité témoigne d’une réelle exigence tant en terme de qualité que de sécurité de la part de la société. Les usagers insatisfaits ont la possibilité d’envoyer des remarques aux responsables via l’application pour témoigner de leur mécontentement.
Un dernier point rassurant pour les usagers comme pour les chauffeurs : aucun échange d’argent ne se fait à la fin d’une course. L’application débite automatiquement de la carte de crédit le prix de la course. Cela facilite la procédure de payement et améliore la sécurité des chauffeurs qui ne doivent pas circuler avec de grosses sommes d’argent. De plus, l’automatisation du système efface toute tentative de triche de la part de chauffeurs moins honnêtes qui tenteraient de faire des détours pour augmenter le prix de la course. L’application calcule systématiquement le prix de la course par rapport au chemin le plus court.
