Ce matin, une heure avant le début des manifestations des futurs médecins de l’UCL, les dentistes descendaient déjà les rues depuis 9h30. Tous ensemble et accompagnés de leurs professeurs, ils ont d’abord défilé dans le campus de l’Alma, vide et à l’arrêt. Le programme de la journée ne s’arrête pas là : « Cette fois-ci, nous sommes en grève. La différence avec les précédentes manifestations, c’est qu’on ne sortira pas dans les rues mais on se dispersera en ville, en petits groupes, pour informer le grand public », déclare Marie Duflot, représentante du Bureau des Etudiants. Celui-ci, actif depuis quelques années, a été créé spécialement pour porter les revendications d’un accès à la profession. Si le problème des dentistes est réel, les futurs pratiquants ne se sentent pas entendus. « La situation actuelle nous inquiète : elle est plus que pressante. On ne sait pas comment le gouvernement va réagir. On voit les possibilités qui s’offrent à nous », ajoute Duflot. Une situation que les professeurs dénoncent aussi : « Il faut que les politiques se rendent compte qu’on est dans une situation contradictoire : on amène les gens à se spécialiser, ce qui est important dans notre société, et on les empêche d’accéder à la profession », remarque Charles Pilipili, professeur de dentisterie présent dans le cortège. Dans ce contexte peu rassurant, certains élèves tentent de trouver des alternatives. Pierre Bua, étudiant en master 1, se pose des questions. « Si ça ne change pas, je n’aurai pas beaucoup le choix. Ou je vais à l’étranger ou je change de carrière ». Juan Velez, qui est en BAC 2, confirme : « Si ça ne change pas, je devrais aller à l’étranger. Mais c’est compliqué. Ne pas avoir droit à l’INAMI nous met beaucoup de bâtons dans les roues. Et même maintenant, au commencement de nos études. » Sur les 588 élèves qui sortiront de promotion en dentisterie d’ici 2018, seuls 341 numéros sont disponibles pour les diplômés de 2015 à 2020. Le Bureau des Etudiants pointe encore le manque de maîtres de stage.
Pour les dentistes de l’UCL, le problème est d’autant plus urgent : 60% d’entre eux n’obtiendront pas leur numéro Inami cette année.
UCL : les étudiants en dentisterie revendiquent aussi leur droit à l’INAMI
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