L'affiche de la campagne contre les violences conjugales femme battue
19
Nov
2015

162 personnes se sont rassemblées au nom des victimes de violences conjugales face à la Bourse de Bruxelles.

162 personnes se sont rassemblées au nom des victimes de violences conjugales face à la Bourse de Bruxelles.

19 Nov
2015

Un domino humain pour dénoncer les violences conjugales

« 30 ans de mariage. 30 années où j’ai dû faire belle figure auprès de mes proches, où je ne pouvais en parler à personne. » Ces mots sont prononcés par une dame de 95 ans. Elle a vécu plusieurs années auprès de son conjoint qui la battait. Mariée en Italie, le fardeau commence très tôt. À une époque où la religion est omniprésente, elle doit garder les actes de son époux secrets. Elle arrivera pourtant à s’enfuir une première fois pour retourner dans son village d’enfance. Mais ses frères et sœurs la supplient de retourner chez elle, auprès de son époux et de ses enfants. Elle n’a pas le choix : « Je ne pouvais pas faire tache dans la famille. Je me suis promise que si je retournais chez mon mari, j’y resterais toute ma vie, je ne ferais plus la démarche de m’échapper. »

A nouveau au point de départ, les violences recommencent. En plus des maltraitances envers sa femme, le mari exerçait les mêmes actes sur ses enfants. Ceux-ci se sont d’ailleurs interposés à plusieurs reprises entre les deux adultes pour stopper les disputes. « Mes enfants me sont venus en aide. Ils ont entrepris toute une série de démarches afin que la justice intervienne dans notre famille. Grâce à eux, j’ai enfin divorcé de mon mari

Un combat loin d’être terminé

Aujourd’hui, le phénomène des violences conjugales est loin d’être éradiqué. En 2013, 162 personnes sont décédées suite à de tels actes en Belgique. Les chiffres sont supérieurs à la moyenne européenne. En réaction à ces statistiques, Bianca Debaets, secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité des Chances de la Région Bruxelles-Capitale, en collaboration avec différentes organisations, a lancé une campagne de sensibilisation. « Nous voulons sortir les gens de leur zone de confort et les inciter à réfléchir à ce problème poignant qui touche tant de femmes sans défense dans notre société » explique-t-elle.

Dans le cadre du lancement de la  campagne du Service Public régional de Bruxelles (SPRB) « Egalité des chances », un domino humain était organisé ce mercredi 18 novembre. Femmes, hommes, étudiants, employés… Tous sont venus défendre une seule et même cause. Une des participantes explique la situation dans son pays : « Au Maroc, il y a beaucoup de violences contre les femmes. C’est une situation vraiment critique qui demande énormément de soutien. »

Pour la plupart des volontaires, ce happening ne va probablement pas diminuer le nombre de victimes mais plutôt « faire parler du sujet afin que d’autres associations s’impliquent face à ce problème, qu’il soit repris en considération. Le fait qu’on fasse un si gros événement, avec tant de gens, face à un beau monument dans le centre de Bruxelles devrait attirer l’attention d’un grand nombre de personne » analyse une volontaire. L’événement est un appel au soutien à ceux qui restent dans l’ombre. La Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes aura lieu ce 25 novembre.

  • Les participants discutent en plein cœur du bâtiment de la Bourse
    Les volontaires arrivent petit à petit. Ils se rencontrent, partagent des histoires et profitent d'un déjeuner offert par l'organisation
  • Cinq volontaires récitent des phrases prononcées par des victimes de violences conjugales
    Avant le départ du domino, des participants récitent quelques phrases prononcées par des victimes de violences conjugales
  • Les participants, munis de leur matelas pour le domino humain, se place en face de la Bourse
    Les volontaires se placent au fur et à mesure face à la Bourse
  • Les personnes du domino commencent à tomber
    Top départ du domino humain
  • Tous les participants sont à terre, recouverts d'un drap blanc pour représenter le sigle contre la violence conjugale
    Tous les participants sont à terre. Un drap blanc les recouvre : vu du ciel, ils forment le sigle contre la violence conjugale

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