Saint-Josse, commune la plus pauvre de Belgique, compte aussi la densité la plus forte du pays. Elle est la commune la plus diversifiée, avec près de 40% d’habitants étrangers, et 150 nationalités qui se côtoient sur un territoire d’à peine plus d’un kilomètre carré.
C’est dans cette minuscule commune que le projet Episol a pris forme. Il s’agit d’un projet d’épicerie sociale coordonné par Saint-Josse et Schaerbeek. La structure profite en effet aux habitants des deux communes, Episol se trouvant à la frontière entre celles-ci, à proximité du Botanique.
La majeure partie des revenus d’Episol provient de l’aide des CPAS. Plus exactement des deux CPAS des communes en question. Puisqu’Episol est installé à Saint-Josse, on imagine que c’est le CPAS de cette commune qui finance en majeure partie ce projet. Or, comme 88 familles sur les 120 soutenues proviennent de Schaerbeek, le CPAS schaerbeekois s’implique davantage dans le financement.
Carmen Sanchez, responsable d’Episol, porte ce projet à bout de bras : “Si Schaerbeek nous finance majoritairement, ce n’est pas seulement parce qu’il y a plus de familles schaerbeekoises bénéficiaires, c’est aussi simplement parce que la commune est plus riche que Saint-Josse. Au moment où nous voulions créer Episol, il n’y avait pas de local disponible à Schaerbeek, mais la commune a toujours soutenu le projet“.
Pallier le manque de subsides publics
Selon Dominique Decoux, présidente du CPAS de Schaerbeek, l’entraide entre les deux communes va bien au-delà du décompte du nombre de bénéficiaires, plus important côté Schaerbeekois. “Cette solidarité intercommunale pallie le manque de subsides d’instances régionales, voire fédérales, qui devraient être les premiers intervenants dans le domaine de l’aide à la personne” explique la présidente schaerbeekoise. C’est pourquoi elle et Luc Frémale, son homologue à Saint-Josse, appellent à “une intervention plus importante des services publics régionaux ou fédéraux“.
Soli-Food joue un rôle important dans l’approvisionnement
Outre l’aide du CPAS, Episol peut aussi compter sur des organismes solidaires tel que ‘Soli-Food’. Celui-ci va essentiellement chercher les bonnes affaires de dernières minutes là où elles se trouvent : sur les fins de marchés ou dans les grandes surfaces, pour reprendre les invendus et les indésirables, etc.
Ce système développé par la Croix-Rouge grandit de jour en jour. “Soli-Food est présent depuis les débuts de l’initiative. Au début ce n’était pas facile car nous sommes sur plusieurs tableaux, mais le succès croissant au fil des semaines était un signe que nous devions absolument continuer à aider Episol” confie Brigitte Grisar, membre de la cellule alimentaire de la Fédération des Services Sociaux.
Carmen Sanchez espère que la solidarité continuera d’exister : “Nous avons créé Episol pour aider les gens dans le besoin ; cela fonctionne ! Nous en sommes heureux et nous espérons que cela va encore se développer, tant au niveau des quantités de denrées que de l’espace du magasin”.
Quant aux principaux concernés, les clients de l’épicerie, ils souhaitent également qu’Episol se développe et propose encore plus de produits. Catherine, cliente depuis deux ans aimerait “de tout coeur que le projet puisse continuer à vivre car il est devenu indispensable pour la plupart d’entre nous. Nous sommes reconnaissants envers Carmen et tous les bénévoles.”
Certes tout le monde entrevoit un avenir positif pour l’épicerie, mais le succès actuel et les objectifs de développement ne semblent pas proportionnels aux subsides. Ceux-ci ne garantissent pas un avenir certain au projet.