Comment se passe une nuit dans ce centre d’accueil d’urgence Pierre d’Angle ? Explications.
20 h.
Le centre ouvre ses portes. S’il y a moins de 48 personnes, tout le monde peut entrer. Mais s’il y a plus de candidats que de places disponibles, les éducateurs procèdent à un tirage au sort. La priorité va aux personnes qui n’ont pas dormi ici la veille. Tous reçoivent des draps propres. Une consigne est disponible pour déposer ses objets de valeurs et éviter les vols.
Les trois mots d’ordre du Centre Pierre d’Angle sont : anonymat, gratuité, inconditionnalité. Aucune question n’est posée sur le parcours des sans-abris ; une méthode qui diffère de celle du Samu qui, lui, travaille avec la police et fait un suivi de dossier. De plus, l’inconditionnalité permet aux personnes sans papiers de pouvoir, elles aussi, bénéficier des lits.
21h.
S’il reste des places, ceux qui ont dormi la veille peuvent revenir se reposer une nuit. Une douche est disponible.
22h.
Extinction des lumières. Même si chacun s’endort à l’heure qu’il veut, il faut respecter le sommeil des autres. La nuit pourrait bien être agitée. Mais le centre a ses règles : pas de drogue, pas d’alcool et pas de bagarre, sous peine de ne plus pouvoir y revenir durant quelques temps. En cas de vol, les personnes sont définitivement bannies.
Il n’y a en général que 5% de femmes qui logent au centre. Les mineurs ne sont pas acceptés car les dortoirs ne sont pas jugés “décents pour les enfants”.
7h30-8h.
Réveil. Le centre offre la possibilité de prendre un café, et ce, toute l’année. Car la particularité du lieu est d’être ouvert tout au long de l’année et donc pas seulement en hiver. Même si la situation devient dramatique lorsque les températures baissent, la possibilité de dormir dans un lit et en sécurité est essentielle tout au long de l’année. Étonnamment, il y a même plus de candidats en été puisque, dès que l’hiver arrive, le Samu social met à disponibilité plus de 1.000 lits à Bruxelles.
13h- 18h30
En journée, le centre fait aussi office de service d’accueil pour permettre aux SDF de prendre une douche ou de faire une sieste. Cependant, le personnel ne souhaite pas que ce repos de jour devienne une alternative au sommeil nocturne.
L’hiver appelle à la solidaritéPremier volet de notre série consacrée aux lieux d’accueil pour les personnes en difficulté à Bruxelles. Demain, nous ferons le point sur l’aide d’urgence de la Croix-Rouge. |