L’industrie du lait est en crise. Depuis plusieurs années, les coups durs se succèdent les uns après les autres et les manifestations se multiplient. Actuellement, le litre de lait se vend sur le marché autour de 0,24€. Un bilan bien maigre pour un agriculteur. Pour lutter contre les difficultés financières rencontrées, la ferme Colyn, petite exploitation du pays de Herve, se démène pour trouver des solutions durables à son activité.
“Une assurance pour nous et pour eux”
Ces récentes incertitudes sur le marché des produits laitiers ont poussé Joseph Colyn, soutenu par ses deux fils, à se lancer dans une filière : « Marguerite Happy Cow ». “C’est une filière qui a été créée par un fabricant de fromages du coin : Herve Société. Tout notre lait va chez lui. On a une plus-value au litre de lait”, explique l’agriculteur. Avec ce partenariat, Joseph Colyn reçoit une prime de 0,06€, qui varie au rythme du prix du lait sur le marché. Ce qui lui permet de vendre son lait au prix de 0,30€/litre. “C’est une assurance pour nous et pour eux d’avoir toujours du lait de qualité”, assure Joseph Colyn.
Une garantie… mais aussi des contraintes
Si cet accord semble, à première vue, lucratif pour le producteur, une série de critères doit cependant être respectée afin que le lait soit toujours d’une excellente qualité.
- Un minimum de 180 jours de pâtures/an pour chaque vache ;
- Surface d’un hectare/vache ;
- Trois congénères pour la vache ;
- Vaches nourries de minimum 70% d’herbe et de compléments 100% végétaux, garantis sans OGM et produits localement ;
- Exploitation à taille humaine ;
- Approvisionnement local ;
Comme le dit l’adage, « une vache heureuse produit un meilleur lait ». Toutes ces contraintes ont donc été mises en place afin de leur permettre de produire leur lait en toute sérénité.
Un éternel optimiste
Joseph Colyn est bien conscient d’exercer une profession difficile. Néanmoins, cet homme humble voit la vie faite de hauts et de bas et reste par-dessus tout confiant pour l’avenir. « Moi, je suis un optimiste. Il n’y a peut-être pas de place pour tout le monde, mais je crois qu’il y a encore de la place pour l’agriculture. À refaire, j’aurais fait la même chose. » Il n’a pas non plus hésité au moment de lancer ses enfants pour reprendre la production familiale : « J’ai mes deux fils qui sont avec moi. Je ne les ai pas découragés. »
Produire bio, une voie exigeante