Saleté, drogue et violence, voici l’image du squat dans l’inconscient collectif. Il suffit de pousser la porte du 123 rue Royale pour réaliser qu’il en est tout autrement. Autrefois siège du Ministère de l’enseignement, ce bâtiment, laissé à l’abandon par la Région Wallonne, est occupé par 65 habitants depuis 2007. Après 48 heures d’occupation illégale, un accord a été conclu entre le propriétaire et les squatteurs. Afin d’être considéré comme un occupant crédible et fiable, les habitants se sont constitués en association, l’asbl Woningen 123 Logements. Ils ont négocié un préavis de 12 mois en cas d’expulsion, ce qui leur permet de concrétiser des projets tout en faisant le point sur l’avenir.
Réginald de Potesta, habitant et administrateur de l’asbl 123, qualifie le squat d’habitat groupé solidaire. Solidaire aussi avec d’autres squatteurs potentiels. L’asbl offre ses conseils afin que d’autres occupations naissent dans les meilleures conditions. Aujourd’hui à Bruxelles, une quinzaine d’habitations ont été répertoriées, sans compter les squats discrets, rassemblant plusieurs centaines de personnes. Chiffre sous-estimé par le syndicat des locataires qui en recense à peine 150.
Laurence, étudiante en premier master sciences politiques, est squatteuse depuis plus d’un an. Aujourd’hui, avec un groupe de douze personnes, elle vit dans une ancienne école rebaptisée Leskiv. Le quotidien n’est pas toujours évident dû aux fortes personnalités de chacun, mais finalement tous se retrouvent dans ce mode de vie particulier.