Après 10 ans à la tête de la Commission européenne, José Manuel Barroso a récemment cédé sa place à Jean-Claude Juncker. Dès son entrée en fonction, Juncker a dévoilé ses priorités : l’emploi, la croissance, l’équité. Est-ce l’amorce d’un vrai changement social ?
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José Manuel Barroso
Né en 1956 au Portugal, José Manuel Barroso a été président de la Commission européenne de 2004 à 2014. Dès novembre 2014 il est remplacé par Jean-Claude Juncker.
Juriste de formation, Barroso a étudié le droit à l’université de Lisbonne avant de poursuivre sa formation à Genève et aux Etats-Unis. Sa carrière politique est marquée par des engagements fort variables. Lors de la révolution des œillets de 1974, qui marque la fin de la dictature de Salazar, il préside le parti des étudiants maoïstes (extrême-gauche). Par la suite il adhère au PSD, parti de centre-droit, après un court passage au parti socialiste. Le PSD, dirigé par Barroso, remporte les législatives de mars 2002, il devient ainsi Premier ministre. En 2004, il est nommé président de la Commission européenne.
Le bilan de ses dix ans à la tête de la Commission est mitigé. Sa ligne néo-libérale lui est notamment reprochée, ainsi que son incapacité à gérer la crise financière. Les critiques les plus virulentes dénoncent sa soumission aux gouvernements des Etats membres, cherchant à contenter tout le monde sans afficher de ligne politique claire. Un bilan lourd dont il se défend, estimant que les crises rencontrées durant ses deux mandats ne l’ont pas aidé dans sa tâche.
Jean-Claude Juncker
Né en 1954 au Luxembourg, Jean-Claude Juncker est devenu le nouveau président de la Commission européenne depuis l’été 2014, et ce pour un mandat de cinq ans.
Avant de se lancer en politique, Juncker a effectué des études de droit avant d’exercer le métier d’avocat. Mais c’est dans un autre domaine qu’il fera ses preuves : la politique. A partir de 1974, il s’engage au sein du Parti social chrétien luxembourgeois. Entré au Parlement luxembourgeois en 1984, il sera ensuite nommé ministre du travail et ministre délégué au budget. Ce qui marquera le début de son engagement européen lorsque, par exemple, il présidera les conseils « Affaires sociales » et « Budget » pendant la présidence du Luxembourg du Conseil des ministres de l’Union européenne. En 1991, il deviendra l’un des artisans du Traité de Maastricht. Il préside également le conseil « Ecofin » en tant que ministre des finances durant la même année. Quatre ans plus tard, il sera nommé Premier ministre et ministre d’Etat.
Lors de ses différents mandats européens, il met en avant son ambition en faveur d’une Europe plus sociale. Il sera nommé président de l’Eurogroupe le 1er janvier 2005. En juillet 2014, il est adoubé par le Parlement européen comme président de la Commission européenne à une très large majorité.