La messe n’est pas encore dite
Par Flora Eveno
Dimanche 5 octobre, les fidèles se pressent sur les bancs de l’église Sainte Catherine, laissant derrière eux le ciel gris du début d’automne. La paroisse profite de son troisième dimanche de messe dans le bâtiment, après deux années et demi de clôture au public. L’église avait été fermée par la Ville de Bruxelles en vue d’une désacralisation. En cause, la fréquentation de Sainte Catherine, qui n’avait pas été jugée assez importante pour justifier les frais à charge de la Ville. Des volontaires avaient alors rénové partiellement les zones les plus abîmées à leurs propres frais. Une vive émotion s’était emparée des paroissiens les plus conservateurs, piqués dans leur foi et craignant une réhabilitation profane des lieux. Après de nombreuses négociations, revirements et un appel à projets, Monseigneur Léonard, en charge de l’église, prit une initiative unilatérale.
Fin août 2014, il décide de nommer trois nouveaux prêtres fraîchement ordonnés pour "une année expérimentale". Le pari fou de l’archevêque : essayer d’attirer de nouveaux paroissiens grâce à ces prêtres de la communauté des Saints-Apôtres et prouver à la Ville la nécessité de garder le lieu sacré.
Une cinquantaine de fidèles reprennent en chœur le Gloria entamé par le père Jérémie Schaub, le nouveau jeune prêtre belge de 31 ans. L’oraison charge les murs écaillés d’une émotion particulière, entre dévotion et détermination. La messe n’est pas encore dite à l’église Sainte-Catherine.